Comme le mentionnait le JDN dans cet article, Laurent Petitgirard (ex-président du conseil d'administration de la SACEM) planche sur un nouveau type de licence globale, qui solutionne les problèmes de financement des artistes et de répartition des recettes.
Le principe est simple, et est apte à réduire significativement le piratage des oeuvres: les FAIs proposent chacun une plateforme de téléchargement légal (musique, films, ...) accessible aux abonnés qui, moyennant une contribution mensuelle de 6 euros (selon le projet), peuvent télécharger autant de contenus que nécessaire. Ces plateformes seraient alimentées en fichiers sains non DRMisés, et la rétribution des artistes se fera selon les taux de téléchargement (soit une manne estimée à 1,3 milliard d'euros par an), ce qui pallie le problème de la rétribution.
Ce qui rend cette "presque licence globale" géniale, c'est qu'elle contre quasimment tous les arguments des anti-licence-globale d'une part, et propose d'autre part une vraie manière de rétribuer les artistes selon la diffusion de leurs oeuvres. De quoi réduire significativement le "fléau" du pétoupé: pourquoi télécharger des versions tupurri alors qu'on peut avoir les dernières versions non drmisées officielles sur des plate-formes légales où le téléchargement est illimité ?
C'est désormais officiel, le Sénat a adopté Hadopi v2.0 . En plus d'un texte plus répressif que la v1, quelques upgrades ont été effectuées à la va-vite, dont notamment (source PCInpact):
Et c'est encore une fois l'ombre de la censure généralisée qui plane sur le web français, les blogs faisant partie des moyens de communications.
<Karaxamode> Tremblez pauvres piranautes, rangez vos méchants logiciels libres, et craignez l'HADOPI toute puissante ! Ayez peur devant les moyens techniques mis en oeuvre, pour un texte qui sera désuet dès son adoption ! </karaxamode>
Bref, d'un point de vue plus général, bon nombre de technologies permettent de passer outre. On ne citera pas bien sûr OneSwarm, et les tracker privé qui ne sont pas inquiétés par cette loi, et qui suivent le célèbre précepte: "Pour vivre heureux, vivons cachés".
On saluera au passage, encore une fois, l'obstination de certaines personnes n'y connaissant absolument rien aux nouvelles technologies, et qui se permettent de pondre des lois en se basant uniquement sur les discours de conseillers biaisés par le lobbying et l'incompétence ;).
Il semblerait qu'Internet soit une zone de “non droit” et qu'il faille réglementer parce que bon, faut pas abuser mais l'industrie du cinéma et de la musique, associée aux sites proposant des titres, disques, et dévédés va mal. Quoique, depuis le décès de M. Jackson, il paraîtrait que cela va mieux (hausse de fréquentation moyenne de 15%, les oeuvres partent comme des petits pains).
Le feuilleton Hadopi est loin d'être terminé. En effet, la première version du texte transforme la haute autorité en "super machine à spam", et la seconde tente tous les détours pour arriver à un texte pas trop bancal, qui ne soit pas rejetté lors d'une prochaine saisine du Conseil Constitutionnel. Ajoutez à cela la future loi "LOPPSI", et vous avez l'armada anti-pirates de la justice française, ciblant tous les contrevenants au droit d'auteur (avec des peines de 1500 euros à la clef - 5eme catégorie- et peut-être de la prison). Tous des pirates, on vous dit !
D'ailleurs, en passant, les personnes qui téléchargent du contenu soumis au droit d'auteur ne sont pas des pirates, mais simplement des personnes qui téléchargent du contenu piraté. La nuance est légère, mais présente, et se retrouve aussi lors des intros présentes sur les dévédés (désormais); dans la version originale, le slogan est le suivant: "Downloading pirated movies is stealing. Stealing is a crime.", tandis que la version française est la suivante: "Pirater des films, c'est du vol".
Au final, la présomption de culpabilité est toujours conservée (ce qui est peut-être contraire à la censure de Hadopi 1, prononcée par le Conseil Constitutionnel). donc au final, on est encore pris pour des pigeons^W^W^Wpirates. Alors piratons ! De toute façon ca revient au même.