Bon, c'est un fait, je n'ai pas pu échapper au dernier Harry Potter en 3D. J'ai patienté dans la file d'attente, j'ai réussi à trouver une place pour ma moitié et moi-même, mais avant de chausser mes lunettes je me préparais à twitter en cas de pub hadopi ou je ne sais quoi d'autre ...
Ah bah ouais mais non
C'était sans compter l'industrie du cinéma et ses ingénieux trésors déployés pour retarder (vainement) l'apparition sur les réseaux dits «pirates» de vidéos réalisées via des mobiles. En effet, j'ai eu la surprise de découvrir que les réseaux GSM étaient brouillés, tout comme la 3G. Impossible de se connecter au net pour twitter une dernière fois avant le début de la fin d'Harry Potter.
La séance débuta, et je me résolus à laisser ce tracas de côté et à suivre le film (ouais bon, je ne paye pas 8,50 euros juste pour me poser des questions sur le type de brouilleur utilisé). Une fois la séance bouclée et les lumières revenues, j'en profite pour localiser le bouzin. Je n'ai pas trop tardé à le trouver, des LED m'ont mis sur la voie, mais surtout la manière dont il a été installé, je vous laisse seuls juges:
J'ai encadré en rouge le dispositif de brouillage, qui est simplement accroché et branché sur une bête prise de courant avec un adaptateur. D'habitude dans cette salle je n'ai jamais eu de problème avec le réseau (la dernière fois j'avais failli dérailler car une pimbèche était scotchée à son blackberry et recevait des appels durant la scéance ...), mais cela m'a amené à me poser quelques questions, dont une notamment: «Est-ce que les salles de cinéma ont été sommées d'utiliser ce type de protection afin de protéger le droit d'auteur pour Harry Potter ?».
En effet, ce dispositif étant tout récent (bon ok, je n'ai pas été tout récemment dans cette salle, mais il y a de cela quelques semaines), on est en droit de se demander s'il n'a pas été installé juste pour cet évènement. Cela s'est déjà vu que des dispositifs particuliers aient été pris pour la sortie de films très attendus, et peut-être que celui-là en fait partie. Je fais d'ailleurs appel à vous, si jamais cette mésaventure vous est arrivée durant le visionnage de ce film (ce qui étayerait ma thèse, je l'avoue). N'hésitez pas à me twitter.
Smartphones trop smarts ?
C'est à se demander si les smartphones (et la miniaturisation qui va avec) ne sont pas en ce moment même en train de poser de sérieux problèmes à plein de gens. On a pu lire ça et là sur le net que les examens du bac et notamment certaines réponses ont circulé via facebook, qu'un smartphone a été utilisé pour prendre en photo un sujet de bac S, ou encore qu'il est question d'interdire les smartphones dans les salles d'examen. Au cinéma, le problème est abordé dans le sens contraire: on cherche à les rendre inopérant et à éviter toute fuite «rapide». Et c'est bien ça le problème que posent ces smartphones: l'instantanéité. Clic clac, une photo, un clic de bouton et c'est sur facebook, twitter ou google+. On filme 2 minutes de film, et on peut partager très rapidement sur youtube des extraits quasi en direct d'un film. L'instantanéité va tuer toutes les protections qui étaient jusque là mises en place.
La place des smartphones dans la société actuelle (qui a dit 2.0 ?) est remise en question, tout comme leur usage. Il ne faut pas oublier qu'ils restent l'outil préféré des geeks (comme moi), des jeunes nés avec Internet entre les doigts (comme eux), et les technophiles de tout poil (comme vous ?), et que sans eux on se sentirait bien seul. Enfin moi surtout, mais c'est une autre histoire.
La solution: l'adaptation
Tout comme les usages en terme de partage et de téléchargement ont évolué, les mécanismes de protection vont eux aussi devoir évoluer. L'arrivée de la 3D dans les salles de cinéma va poser de nouveaux soucis aux amateurs de film réalisés via smartphone: la qualité n'est pas au rendez-vous (ce qui amène à se poser la question de savoir si dans mon cas de figure la protection mise en place dans la salle de cinéma était réellement nécessaire), et est une première réponse de l'industrie du cinéma contre le piratage de films via le format DivX. Les salles d'examen vont opter pour une interdiction des smartphones (et des téléphones en général je suppose) afin d'éviter toute triche. Beaucoup de moyens en perspective, alors qu'il y a certainement beaucoup à tirer de ces smartphones.
Quid d'un QRCode dans un film qui mènerait à du contenu bonus, accessible en live (images, énigmes, etc ...) ? Bon j'avoue que pour le coup de la triche aux examens, je n'ai pas trouvé de contre-argument valable, mais je suis sûr qu'en cherchant bien ... Vous l'aurez compris, les smartphones sont de plus en plus présent, et il va falloir apprendre à faire avec. Si on ne peut pas les combattre, on peut tout de même les utiliser d'une manière détournée afin de réconcilier tout le monde. Du moins, il y a certainement quelques pistes à explorer ;)